L’importance de la capnographie est particulièrement reconnue au bloc opératoire et les anesthésistes sont particulièrement entraînés à relier cette source d’information à des prises de décision. Cependant quand le patient arrive aux soins intensifs, lorsqu’il est intubé aux urgences ou en pré-hospitalier, l’attention portée à la capnographie n’est pas toujours ce qu’elle mériterait d’être.
Ce post a pour but essentiel de rappeler la valeur importante de la mesure du CO2 expiré dans ces trois domaines de la médecine aiguë et de discuter des différents bénéfices qu’elle apporte dans la prise en charge des patients.
La mesure du CO2 expiré indique directement les changements dans l’élimination par les poumons du CO2. Indirectement, elle indique les changements dans la production de CO2 à un niveau cellulaire. Ainsi, la capnographie est un monitorage non invasif permettant un reflet rapide et sûr de la ventilation, de la circulation et du métabolisme.
Les capnographes produisent à la fois une courbe et une valeur d’EtCO2 (End Tidal CO2 = concentration maximum de CO2 à la fin de l’expiration). L’EtCO2 est souvent exprimée en mmHg.
PHYSIOLOGIE
La concentration de CO2 peut être exprimée en fonction du temps ou de volume expiré. Lorsqu’elle est exprimée en fonction du temps, elle peut être divisée en deux segments : inspiratoire et expiratoire.
Le capnogramme est divisé en quatre phases:
- Phase I : représente la ligne de base inspiratoire, qui doit être stable à zéro.
- Phase II : est la partie ascendante du capnogramme et correspond à l’apparition du CO2 au début de l’expiration. L’expiration débute un peu avant cette phase car le gaz expiré en début d’expiration est dépourvu de CO2, n’ayant pas participé aux échanges gazeux (espace mort instrumental et anatomique). L’ascension est d’autant plus lente que le poumon est inhomogène et que les alvéoles ont des constantes de temps longues.
- Phase III : est la phase de plateau qui correspond au gaz riche en CO2 en provenance des alvéoles. La valeur de fin de plateau correspond à la PETCO2 (End Tidal CO2 pressure). Plus la distribution des rapports ventilation alvéolaire/perfusion est homogène, plus le plateau est horizontal.
- Phase IV : correspond à la descente de la concentration en CO2 et donc au début de l’inspiration.
LE GRADIENT DE PRESSION PaCO2 – ETCO2 COMME MARQUEUR DE L’ESPACE MORT ALVÉOLAIRE
Dans des circonstances normales, la PETCO2 (correspondant à la pression en CO2 à la fin de l’expiration) est plus basse que la PaCO2 (correspondant à la pression en CO2 moyenne de toutes les alvéoles) d’environ 2 à 5 mmHg chez l’adulte. Le gradient (a-ET)PCO2 est du au mismatch V/Q (ventilation/perfusion) du poumon encore appelé espace mort.
Chez l’enfant sain, le gradient (a-ET)PCO2 est plus petit que chez l’adulte (0.65-3 mmHg). Le rapport ventilation/perfusion est meilleur et l’espace mort alvéolaire est donc moins important.
Le rapport (a-ET)PCO2/PaCO2 est une mesure de l’espace mort alvéolaire, et des changements de cet espace mort sont bien corrélés aux variations du gradient (a-ET)PCO2.
Une augmentation du gradient (a-ET)PCO2 signifie une augmentation de l’espace mort alvéolaire. Ainsi ce gradient estime indirectement les défects pulmonaires éventuels de ventilation/perfusion.
L’angle alpha est défini comme l’angle formé entre les droites obtenues au cours des phases II et III. Ainsi cet angle alpha et la pente de la phase III sont de bons reflets de l’état ventilation/perfusion du poumon.
Par exemple, dans le cadre de la BPCO ou même de l’asthme, caractérisée par l’augmentation de l’espace mort alvéolaire, l’angle alpha et la pente de la phase III seront augmentés.
La morphologie du capnogramme apporte de nombreuses informations sur les anomalies et les mismatchs de ventilation/perfusion.
DÉBIT CARDIAQUE ET (a-ET)PCO2
Les diminutions du débit cardiaque et du flux sanguin pulmonaire sont responsables d’une diminution de la PETCO2 et d’une augmentation du gradient (a-ET)PCO2.
Les augmentations du débit cardiaque et du flux sanguin pulmonaire sont responsables d’une meilleure perfusion des alvéoles, d’une augmentation de la PETCO2 et donc une diminution du gradient (a-ET)PCO2. Cette diminution est due à une augmentation du CO2 dans l’alvéole associée à une concentration artérielle relativement inchangée, suggérant une meilleure excrétion du CO2 des poumons. Cette meilleure élimination est due à une meilleure perfusion des parties apicales des poumons.
Il existe une corrélation linéaire inversée entre pression artérielle pulmonaire et le gradient (a-ET)PCO2. Ainsi, sous des conditions constantes de ventilation, le monitorage de la PETCO2 permet une monitorage indirect du flux sanguin pulmonaire.
APPLICATIONS CLINIQUES
CONFIRMATION DE LA POSITION TRACHÉALE DE LA SONDE D’INTUBATION
De nombreuses sociétés savantes, dont la SFMU, SFAR et SRLF recommandent l’utilisation de la capnographie pour confirmer la bonne position trachéale de la sonde d’intubation. En France, son utilisation est médico-légale.
Bien qu’aucune étude n’ait encore montré un dispositif unique permettant de confirmer à 100% la position trachéale de la sonde d’intubation, la capnographie devrait être le premier moyen technique pour le faire.
Dans une étude menée aux soins intensifs, l’intubation oesophagienne intervenait dans 25 procédures d’intubation oro-trachéale sur 297 (8%). Seulement 10 de ces 25 intubations (40%) retrouvaient des conditions d’intubation difficiles. Lors de 22 intubations sur les 25, l’œsophage n’était intubé qu’une seule fois avant l’intubation trachéale. Pour les 3 restantes, l’œsophage était intubé 13 fois avant que l’intubation trachéale ne soit réussie. Ainsi il y avait 35 intubations oesophagiennes parmi 25 procédures d’intubation trachéale. Sur les 35 intubations oesophagiennes, 32 étaient reconnues sur des critères cliniques tels que l’auscultation de bruits gastriques lors de la ventilation ainsi que la distension gastrique. 3 intubations oesophagiennes n’ont pas été reconnues avant que la SpO2 ne diminue. Pour 2 de ces intubations oesophagiennes, de nouveaux infiltrats étaient constatés sur la radio de thorax post procédure.
Les patients de soins intensifs ont une marge de sécurité diminuée en ce qui concerne la rapidité de survenue de la désaturation en raison de réserves en oxygène diminuées. Ainsi, une intubation oesophagienne non reconnues peut évoluer vers une hypoxémie sévère, un arrêt cardiaque voire la mort. En conséquence, la juste position du tube devrait être confirmé juste après l’intubation. Une diminution de la SpO2 peut permettre de détecter une intubation oesophagienne mais compte tenu de la préoxygénation réalisée avant la procédure elle peut ne survenir que beaucoup plus tard.
Les études ont montré que les détecteurs d’ETCO2 sont utiles pour la confirmation de la bonne position trachéale de la sonde d’intubation. La sensibilité de ces études s’étalonnent de 20 à 100%, mais la spécificité (pourcentage d’intubation oesophagienne détectée lorsque qu’il n’y a pas de signal d’ETCO2) est quant à elle de 97 à 100%.
Par conséquent, la valeur prédictive positif (probabilité de la bonne position trachéale du tube quand l’ETCO2 est détectée) est proche de 100% alors que la valeur prédictive négative (probabilité d’une intubation oesophagienne lorsque l’ETCO2 n’est pas détectée) est de l’ordre de 20 à 100%.
Du CO2 peut être détecté lorsque la sonde d’intubation est dans l’œsophage. Cette situation se rencontre généralement lorsque de grandes quantités d’oxygène ont été avalées, notamment aucours de la préoxygénation, surtout lorsque cette dernière se fait avec de la pression positive (CPAP ou VAS-AI-PEEP). C’est pour cette raison que de nombreuses sociétés savantes recommandent l’obtention de 6 courbes d’ETCO2 avant de confirmer la juste position trachéale du tube. (Quand je vois la première courbe de capno sur le scope avec une petite buée dans le tube au cours d’une intubation difficile j’ai quand même un petit sourire intérieur…)
Malgré ces controverses, il semble tout simplement illogique de ne pas utiliser la capnographie pour confirmer la bonne position trachéale du tube aux soins intensifs, aux urgences ou en pré-hospitalier alors que cette procédure est standard en salle d’opération.
MONITORER LE PATIENT LORS DES CHANGEMENTS DE POSITION AUX SOINS INTENSIFS, AUX URGENCES OU LORS DU TRANSPORT EN SMUR
Les patients de soins intensifs sont régulièrement changer de position. Ceux des urgences et du SMUR sont quand à eux transportés. La capnographie permet d’aider à monitorer l’intégrité des voies aériennes du patient durant ces changements. L’obstruction partielle du tube résultant du coudage de ce dernier, ou par des sécretions peut être détectée par le monitorage en continu de la capnographie. Une prolongation de la phase II ou une augmentation de la pente de la phase III suggére une obstruction du tube endotrachéal.
ÉVALUATION DU DÉBIT CARDIAQUE
La diminution de l’ETCO2 est directement corrélée avec la diminution du débit cardiaque
Les augmentations du débit cardiaque et du flux sanguin pulmonaire se traduisent par une meilleure perfusion de l’alvéole et une augmentation de l’ETCO2. La relation entre la PETCO2 et le débit artériel pulmonaire a été clairement étudiée. Ainsi une PETCO2 supérieure à 30 mmHg (4 kPa) était invariablement associée à un débit cardiaque supérieur à 4 L/mn ou un index cardiaque supérieur à 2 L/mn. De plus, quand la PETCO2 dépasse 34 mmHg (4.5 kPa), le débit sanguin pulmonaire était supérieur à 5 L/mn (IC > 2.5 L/mn).
Ainsi, lorsque les paramètres de ventilation sont constants, le monitorage de la PETCO2 peut être utilisé comme un monitorage indirect du débit sanguin pulmonaire.
Cette forte relation physiologique entre l’ETCO2 et le débit cardiaque fait de la capnographie un outil utile et fiable du monitorage du débit cardiaque chez le patient de soins aigus.
LA CAPNOGRAPHIE : UN INDICATEUR PRONOSTIC DURANT LA RÉANIMATION CARDIO-PULMONAIRE
Comme dicuté au-dessus, la relation entre la PETCO2 et le débit cardiaque est logarythmique. La capnographie peut détecter la présence d’une débit sanguin pulmonaire même en l’absence de pouls détectable. Elle peut également indiquer rapidement des changements dans ce débit pulmonaire (donc cardiaque) causés par des altérations du rythme cardiaque.
Les données suggèrent que l’ETCO2 est plutôt bien corrélée à la pression de perfusion coronarienne. Cette corrélation semble découler de la relation unissant l’ETCO2 et le débit cardiaque.
Les mesures capnographiques ont été évaluées comme un indicateur pronostic de l’outcome de l’arrêt cardiaque. Dans une étude menée sur 127 patients, à l’exception de 1, tout ceux qui avaient une PETCO2 de moins de 10 mmHg (1.3 kPa) mouraient avant leur sortie des soins intensifs. Ces résultats ont été confirmés par une étude prospectives portant sur 139 patients adultes victimes d’un arrêt cardiaque extra-hospitalier non traumatique. Aucun patient avec une ETCO2 moyenne de moins de 10 mmHg (que ce soit au début ou à la fin de la réanimation) ne survivait. Les auteurs concluaient que l’ETCO2 pouvait être corrélée à l’outcome de la RCP.
Un rôle indirect de la capnographie au cours de l’arrêt cardiaque est d’apporter un feedback pour optimiser la qualité des compressions thoraciques. En effet, meilleures seront les compressions, meilleur sera le débit sanguin pulmonaire est plus haute sera la valeur de la PETCO2. Ainsi son monitorage permet de détecter le moment où les compressions deviennent moins efficaces en raison de la fatigue de celui qui masse. (Hommage aux Sapeurs Pompiers que j’ai toujours encouragé à la manière de Philippe Lucas hurlant sur Laure Manaudou!!!)
L’ETCO2 pourrait être un marqueur pronostic en cas de trauma sévère. Dans une étude portant sur 191 patients victimes de traumatismes fermés, seulement 5% des patients avec une PETCO2 inférieure à 10 mmHg survivaient.
Une autre étude a montré que l’ETCO2 permettait de ventiler de manière optimale en pré-hospitalier, les patients victimes de traumatismes sévères. L’incidence de normo-ventilations était significativement plus haute (63.2% vs 20%, p<0.0001) dans le groupe des patients pour lesquels la PETCO2 était monitorée comparé à ceux où elle ne l’était pas.
LA CAPNOGRAPHIE : MONITORAGE NON INVASIF DE LA VENTILATION
L’ETCO2 en continu peut être utilisée pour optimiser la ventilation lorsque qu’une valeur cible de PaCO2 est souhaitée. Habituellement, les valeurs artérielles sont plus hautes d’environ 5 mmHg. Cette différence peut varier en fonction du mismatch V/Q des poumons.
Si le patient a un trouble ventilatoire obstructif chronique ou un débit cardiaque instable, alors la PETCO2 ne sera pas un parfait guide pour adapter la ventilation.
Cependant, pour les patients sans trouble ventilatoire obstructif chronique et avec un débit cardiaque stable, comme les patients cérébrolésés (le contrôle de la capnie devenant alors un objectif primordial dans la prévention des ACSOS), l’ETCO2 pourra être utilisée pour monitorer de manière non invasive la PaCO2.
Une mesure initiale de cette PaCO2 devra être réalisée par des gaz du sang afin de déterminer la différence (a-ET)PCO2 ainsi les ajustements ultérieurs pourront être réalisés en suivant la PETCO2. Cela peut permettre de minimiser la réalisation de GDS et ainsi diminuer les coûts de soins. Dans une étude récente, l’utilisation des GDS dans des soins intensifs d’un hôpital tertiaire aux USA a été étudiée. Les auteurs ont analysé les 491 GDS réalisés durant 24 intervalles de deux heures. Les raisons les plus fréquentes de réalisation de GDS étaient le changement des paramètres du ventilateur (27.6%), un événement respiratoire (26.4%), un test de routine (25.7%). Parmi les résultats, à peu près 79% étaient attendus et un changement dans le management médical du patient (changement des paramètres du ventilateur) survenait dans 42% des cas. Beaucoup de GDS étaient demandés en routine ou pour monitorer des paramètres évaluables cliniquement ou de manière moins invasive. L’ETCO2 n’était pas utilisée dans ces soins intensifs et aurait certainement permi de réduire le nombre de GDS réalisés.
La différence (a-ET)PCO2 permet enfin de donner une idée assez juste de l’espace mort physiologique du patient. Si le gradient se stabilise ou diminue sur une période de temps assez longue alors qu’il était important initialement, cela démontre indirectement que le statut ventilation/perfusion s’améliore avec les thérapies.
CONCLUSION
La capnographie est un instrument clé du monitorage du patient en salle d’opération. Quand le même patient arrive aux soins intensifs, il ne semble pas logique de ne pas continuer ce même monitorage. De la même manière son utilisation aux urgences et en SMUR est simple dans un environnement souvent hostile où le monitorage simple est primordial.
Une fois que la capnographie est comprise par les médecins et les infirmiers(ières), il devient difficile de s’en passer puisqu’elle donne des données sensibles sur le statut cardio-respiratoire du patient.
Vous l’aurez compris chez BLOCKCHOC, on aime l’ETCO2 et ainsi dans le prochain article nous aborderons cette dernière de manière plus graphique.
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